Dans toute envie de théâtre il y a d’abord des rencontres.
Celle-là était inévitable puisque depuis deux ans, ces deux femmes ont été plus de 120 fois ensemble sur scène. Ces deux femmes :
Yvette STAHL et Nathalie MERCIER. La complicité de la scène se double alors de conversations ou émergent les souvenirs, les désirs, les rêves de comédie. Dans ces échanges arrive souvent en filigrane le thème de la filiation.

Car ces deux femmes, avec une générationd’écart sont filles d’abord et mères ensuite. Et le répertoire ici montre ses limites. La filiation mère - fille est peu souvent présente au premier plan dans les grands textes. Les écritures consacrées au sujet et susceptibles de donner à moudre aux comédiennes le grain de folie que leur permet leur puissance de jeu, ne sont pas légion... Et pas toujours heureuses. Il faut donc penser à inventer... De là, naît l’idée de Filles perdues, mal de mères.

Parce que les mères, aussi désireuses qu’elles soient de rester jeunes, sont toujours un peu du temps d’avant, et que les filles d’aujourd’hui ont bien souvent perdu le nord de la vie.

Montage ? Création ? Adaptation ? Un peu des trois puisque les deux comédiennes choisissent la voie étroite d’un récit âpre et drôle où les idées reçues et les évidences n’auront pas leur place.

Les mères et les filles s’aiment, se déchirent et s’entre-tuent gaiement.
Les mères et les filles sont aussi des femmes.